IA et jeux d'argent : donne ta langue...à ChatGPT !

PAR

Jean-Pierre G. MARTIGNONI-HUTIN

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JUIN 2025
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• Trouver les bons numéros du loto avec l’intelligence artificielle (IA) ?
•  la fin de l’aléatoire dans les jeux  de  hasard  à cause de l’IA ?
• IA et jeux d’argent, les jeux sont-ils faits avec l’intelligence articielle ?
•   Faites vos jeux  et remplissez vos grilles de loto avec l’IA ?
• FDJ United s’écroule en bourse, Stéphane PALLEZ  démissionne, vent de panique chez les opérateurs de jeux d’argent suite à une avancée de l’Intelligence artificielle en matière de gambling et de e gambling…

Nous aurions pu multiplier les titres pour résumer l’histoire incroyable de ces étudiants italiens en mathématiques, qui affirment avoir inventé grâce à l’IA, un algorithme permettant de trouver les numéros du loto, comme le raconte la chercheuse Laurence DEVILLER : « L’IA ange ou démon?  (1) La presse régionale, nationale et  internationale, a largement commenté cette nouvelle intéressant des millions de joueurs à travers le monde :

"Italie : des étudiants arrivent à gagner au loto grâce à l’intelligence artificielle" (la nouvelle république.fr,7/3)

"Italie : des étudiants gagnent plus de 43.000 euros au loto grâce à l’IA "( le figaro.fr, Victor MAQUET , I9/3)

"Est-il vraiment possible de gagner au Loto grâce à l’intelligence artificielle ? "( le parisien .fr , Julie DE COUCY, 13/3)

« Gagner à la loterie grâce à l’intelligence artificielle?  (Le journal de Montréal.com, 4/3)

Quelques mots sur cette affaire en toute mauvaise fois vu nos origines italiennes... comme mon nom l’indique (2)

Chercher les résultats du jeu  à venir dans les entrailles du jeu passé, fait partie du « travail ludique » du joueur.

Alors fous ces italiens ou géniaux ?

• Au moment où l’Italie « enterre le nutriscore européen, au nom des traditions millénaires et de la protection de l’identité nationale " (3), fronde culturo culinaire (4) suivie par la Grèce, Chypre, La Hongrie, la Lettonie, la République Tchèque;
• Au moment où ce pays fait l’actualité, à l’occasion de l’élection du pape Léon XIV. Une élection très géopolitique sur laquelle « plane l’ombre de Donald TRUMP » (5) alors que  « les finances du Vatican sont dans le rouge «  (6) ;
• Au moment où l’on apprend « que le Produit Intérieur Brut (PIB) des  italiens rejoint  celui des français «  (7)

 
des étudiants de la célèbre péninsule prétendent avoir mis au point avec l’intelligence artificielle, une méthode permettant de dévoiler les prochains tirages gagnants du loto, à partir de l’analyse statistique des résultats des deux années précédentes. Certains considèreront que ces étudiants joueurs "violent" l’histoire des loteries ou l’Italie a joué un rôle important - « en 1530 le gouvernement de Florence organise la I° grande loterie d’État moderne « (8) -  d’autres qu’ils la réactivent de manière originale. Ces joueurs étudiants auraient gagné 4500 euros dans un premier temps, ensuite 43 000 euros. On n’en sait pas plus, ces  étudiants joueurs  iconoclastes n’ont pas publié leur algorithme.
L'idée de fouiller l’historique des nombreux tirages du loto avec l’IA  n'est pas si bête. Chercher les résultats du jeu  à venir dans les entrailles du jeu passé, fait partie depuis des lustres du « travail ludique » du joueur. Cette quête est partie prenante de la culture ludique. Le tirage du loto étant aléatoire, impossible de prévoir les résultats y compris avec l’intelligence artificielle, rappelle benoitement Laurence DEVILLERS dans une chronique publiée dans le très sérieux journal Les Échos (9) qui parle rarement de l’activité non sérieuse que constitue le jeu: « il est impossible de trouver une martingale au loto, même avec l’IA. Le loto est un jeu de hasard, aucun numéro n’a à priori plus de chance d’être tiré, les poids ainsi que les densités des boules sont vérifiés et souvent remplacées » ( 10)

Logique apollinienne/logique dionysienne ; espérance mathématique/espérance ludique

Mais  - de notre point de vue - la chroniqueuse fait la même erreur que de nombreux mathématiciens probabilistes. Elle analyse les jeux d’argent uniquement à travers la notion d’espérance mathématique, qui relève d’une attitude apollinienne de logique et de raison, alors que l’espérance ludique s’inscrit dans une attitude dionysienne de passion et d’action. Nous avons depuis longtemps analyser de multiples façons dans nos ouvrages et articles (11) ces logiques ludiques qui concernent des millions de joueurs. Juste deux mots :
Ce que disent les mathématiciens probabilistes et ce que rappelle la chroniqueuse s’avère exacte. Nous pourrions même dire ces « non joueurs » comme c'est probable, enfoncent des portes ouvertes. Les 49 numéros du Loto peuvent sortir à chaque tirage, les lois d’airain du tirage aléatoire sont implacables. Tout le monde est d'accord la dessus et le joueur connait ces règles de probabilité, il les affronte à chaque tirage. Mais cela ne lui donne aucune solution pour jouer et cela l’inviterait même plutôt à ne pas jouer, morale mathématique dont il n’a cure.
L’espérance ludique du joueur, son expérience, ses intuitions spéculatives et pré-perceptives, ses calculs et recherches dans l’historique du jeu, non seulement autorise le jouer à l’infini, mais contre toute attente, conforte l’espérance mathématique. C’est ce que nous avons découvert progressivement dans nos recherches, lectures, réflexions, observations (parfois participantes) et nos centaines d’entretiens avec des joueurs. Contre toute attente il n’ y a pas en réalité d’opposition radicale, entre espérance ludique  & espérance mathématique

Loi des grands nombres, écarts,  numéros « en avance » , numéros « en retard »

Ainsi les mathématiciens probabilistes un peu masochistes* ânonnent  à l'envi :

*il faut voir le nombre impressionnant d’articles (dans les revues de vulgarisation scientifique : sciences et vie, sciences et avenir… ), de livres, de que sais-je ? écrits par ces chercheurs pour dire sur des centaines de pages aux joueurs qu’il ne faut pas jouer aux jeux d’argent, qu’on peut pas gagner aux loteries…Mais quand les joueurs  triomphent du hasard et même terrasse la FDJ  qui a été obligée de retirer son jeu Tapis Vert en 1988 car les joueurs faisaient sauter la banque, ces savants sont un peu gênés aux entournures. Confer : «  Tapis vert 5000 millionnaires de trop : le hasard envoie Tapis Vert au tapis  » ( Sven ORTOLI, sciences et vie n° 848, mars I988, pages I2,I7, 157,162,163)

 que tous les numéros du loto ont les mêmes chances de sortir, et de fait c’est globalement ce qu’ils font. A une époque pendant notre travail doctoral, nous avons regardé cela de près sur un grand nombre de tirage du loto, en analysant les statistiques depuis le premier tirage en 1975. Très rapidement on constate que "la loi des grands nombres" (12) se vérifie. A  plus de 70 %, les 49 numéros du loto ont grosso modo le même nombre de sorties, et dans quelques cas l’égalité s'avère même parfaite. Mais dans le même temps, des écarts parfois conséquents se dévoilent. Les joueurs vont travailler sur ces numéros « en retard ». Ce qui n’est pas absurde vu  que les lois de la probabilité indiquent qu'ils doivent « rattraper » leur retard et de fait c’est ce qu’ils font. Idem pour les numéros " en avance" qui progressivement vont la perdre
Dans le cadre  de cet article nous avons regardé les dernières statistiques publiées en 2025 par la FDJ pour voir si ce constat reste valide. Et bien évidemment  il l'est. Voilà  ce qu'on peut  observer :

• Sur les 49 numéros du Loto, la plupart (35 numéros sur 49 soit 71,42 %) sont sortis entre 80 et 99 fois ;
•  dix numéros (3,6 ,7 ,9 ,12 , I5,24,28, 30,31)sont « en avance » et sont sortis IOO fois
• Quatre ( 14,18,33, 43) sont « en retard » et sont sortis moins de 80 fois 
• Certains numéros ont exactement le même nombre de sorties, confirmant pile-poil la loi des grands nombre, l'équiprobabilité de sorties des numéros sur un grand nombre de tirages du Loto. Les numéros   4, 21,29,32,40,49 sont sortis 88 fois; les numéros 10,11,17,39,45 : 89 fois; les numéros  22,42,46 : 98 fois ; ( confer annexe. )

Les multiples solutions trouver par le joueur pour affronter le hasard et gagner

Le problème pour le joueur, c’est que ces numéros "en retard" ne vont pas tous sortir dans le même tirage ; ceux «  en avance » ne vont « patienter » tous en même temps Mais  peu importe pour le joueur qui ne désespère pas. Avec ces précieuses informations, il va continuer à chercher, à analyser,  à anticiper et souvent à mélanger les solutions. Nos enquêtes  indiquent que les joueurs sont souvent des mélangeurs. Toutes les solutions sont bonnes à prendre, toutes les informations glanées dans l’histoire du jeu précieuses. Le joueur doit jouer, trouver une solution. Il peut y passer des heures, c'est passionnant. Pour cela :

• il travaillera sur les écarts
• jouera de manière totalement aléatoire, ce qui n’est pas absurde face à un tirage qui l’est lui-même  
• s’appuyera sur tout un registre d’intuitions pré perceptives, de croyances (que certains qualifient de superstitieuses )  : dates;  chiffres symboliques ou emblématiques, numéros fétiches,  chiffre "13" notamment s'il tombe un vendredi ( voir encadré ci-dessous);  25 décembre; 31 décembre; I° janvier,  date de naissance; anniversaire, âge des enfants...)  
• choisira « ses » numéros et en changera à chaque fois. Et pourquoi ne le ferait-il pas vu que tous ont la même chance de sortir ?
• à contrario il jouera toujours les mêmes numéros "seul" ou " avec". Là aussi ce n’est pas si idiot. Régulièrement des joueurs  individuellement ou en se regroupant,  jouent toujours la même combinaison sur une longue période et finissent pas gagner, voyant leur patience, leur constance, leur persévérance récompensée

- « Jackpot pour 22 collègues ! En 2016, 22  salariés d’une société bretonne de cosmétiques qui jouaient ensemble,  ont toucher un gros lot de 12 millions d’euros, empochant chacun  545 456 euros »( 13) " (Le Parisien.  Aujourd’hui en France , 26 Janvier 2016 n° 5186 )Ironie   et hasard de la mise en page, ce titre qui a fait la Une du Parisien - «  Jackpot pour 22 collègues" -, partageait la première page avec un autre titre en gros caractères - "Petites recettes du  bonheur" - qui faisait référence aux travaux d'un psychiatre pour combattre « la déprime du quotidien ».  Assurément ces 22 collègues de travail qui jouaient "ensemble "  ont découvert  "ces petites recettes du bonheur"…. en jouant au loto sans passer par la case psychiatrie et sans consulter la doxa du jeu pathologie maladie.
- « "Un gagnant  qui joue toujours les mêmes numéros"  remporte douze millions  au loto  ( 2/6/2025, la dépêche .f)
-" Loto : elle joue depuis neuf ans les mêmes numéros et remporte enfin 12 millions d'euros ! (15/03/2024 , capital) confer ANNEXE 2
- "Insolite : au Loto, il jouait les mêmes numéros depuis 1976 et ça a enfin payé. Un père de famille joue la même grille au Loto depuis de nombreuses années  il a finalement remporté le jackpot".(9 avr. 2022 le journal de Saône et Loire) confer ANNEXE 3

Vendredi 13 : « jour de chance » pour les joueurs… malgré le discours  rationnel et rigide   de certains mathématiciens probabilistes sur ces « imbéciles » de joueurs

Ironie de l’histoire, hasard (SIC) nous terminons cette contribution le vendredi 13 juin 2025, au moment où le FDJ met en jeu un super loto de 13 Millions, dont tout le monde parle ( nous l’avons entendu dans des conversations ordinaires) et dont la presse s’est largement fait l’écho, accentuant le phénomène ludique du vendredi 13 :

• « Plus, de IO millions de grilles validées  ce sont les chiffres avancées par la FDJ qui propose un jackpot de 13 millions le vendredi 13  juin le seul de cette année 2025. On compte deux à trois fois plus de joueurs ce jour-là, révèle l’opérateur, le  tirage est très réglementé ( badge, clé , empreinte biométrique, commissaire de justice…), les boules arrivent dans une valise en fer scellée. Il faut dire que les sommes en jeu sont astronomiques. Rien qu’en 2024, 707 millions ont été reversés aux joueurs de loto et d’euro millions, avec parfois de belles histoires , particulièrement chaque vendredi 13. En 2023 une jeune femme est devenue millionnaire grâce à sa malchance, le vendredi I3 janvier elle remplit une grille avec ses numéros fétiches, se trompe, cette erreur lui permet  d’empocher 1 million d’euros. Trois ans plutôt un joueur très superstitieux joue le vendredi 13 à 13H13 précise, il rafle le gros lot «  à présent j’en suis convaincu le 13 porte bonheur « précise-t-il (14 )

Assurément les mathématiciens probabilistes désenchantent le monde ludique en affirmant que les joueurs de loto n’ont pas « plus » de chance de gagner un vendredi 13, et que tout cela relève d’une superstition imbécile, certains précisant même avec cynisme (dans un ethnocentrisme élitiste qui méprise les croyances et la culture populaire)  qu’un joueur a plus de chance de mourir ce jourlà que de gagner au loto ! Mais là aussi on s’aperçoit que le joueur (et même le non joueur, le joueur occasionnel) est assez rationnel, et qu’avec ses intuitions spéculatives superstitieuses  - « se joue » du mathématicien en entrant dans le jeu massivement ce jour symbolique, en jouant plus que d’habitude et parfois même en flambant, augmentant ainsi ses chance de gagner. Que se passe-t-il un vendredi 13 ?  Nonobstant l’activisme commercial de la FDJ, celui des casinos ( voir ci-dessous) le bouche à oreille, le rôle joué par les médias ; les croyances prémonitoires des joueurs  sur le vendredi 13,  vont fortement activer les actes ludiques, multiplier le nombre de joueurs,  augmenter considérablement les mises, accroitre l’acuité ludique et ainsi rendre réalisable  la prémonition pour de nombreux joueurs (grand nombre de gagnants, de gains intermédiaires le jour du vendredi 13) pour au final conforter ces croyances dans un cercle ludique vertueux . Assurément le business du vendredi 13 restera donc longtemps « une valeur sûre »

• pour les buralistes «

« Pour les jeux de tirage, la hausse de la fréquentation commence les jours précédents et atteint évidemment un pic le vendredi, « environ 30 % de plus qu’un jour normal », estime Thierry Moreno, à Molsheim, président de la confédération des buralistes du Bas-Rhin. « Même ceux qui ne jouent pas d’habitude s’y essaient ce jour-là », souligne, à Meyenheim, son homologue haut-rhinois, Régis Kindbeiter.Alors que la part des jeux d’argent approche « tout doucement » des 50 % dans le chiffre d’affaires global des buralistes (avec des nuances selon l’implantation géographique et la diversification des activités de chaque enseigne), elle dépasse le tabac lorsqu’arrive un vendredi 13. « Ce jour-là, on travaille principalement pour la Française des Jeux » (FDJ), résume Marie-Thérèse Weiss. Il n’y aura qu’un vendredi 13 cette année, contre deux en 2024 (septembre et décembre) et trois en 2026 (février, mars, novembre), mais le hasard a bien fait les choses, puisqu’au Super Loto spécialement proposé par l’opérateur historique ce vendredi – avec, au « minimum », 13 millions d’euros à gagner - s’ajoute un Euro Millions à 250 millions d’euros - la cagnotte maximale, puisque personne n’a gagné lors des derniers tirages. » (source : lalsace.fr/Olivier Brégeard, repris par les casinos.org 13 juin 2025)

• mais aussi pour « les patrons de casinos »

« Dans les trois casinos alsaciens (à Blotzheim, Ribeauvillé et Niederbronn-les-Bains, tous propriété du groupe Barrière), ce vendredi promet également d’être un jour exceptionnel. « Cela fait partie des événements de l’année, c’est un peu le “black Friday” des casinos, remarque Christophe Lancel, directeur à Blotzheim. C’est le seul jour où il y a une adéquation entre la symbolique du jour - la chance ou, pour certains, la malchance - et nos activités. Cela déclenche une réponse spontanée, une tentative de jeu, comme une célébration de cette date. »Chaque vendredi 13, les casinos organisent des animations particulières, les personnels sont mobilisés pour accueillir « 30 à 40 % » de visiteurs de plus qu’en moyenne. « Il y a autant de fidèles que de primo-visiteurs, constate Christophe Lancel. Pour les premiers, c’est un jour à ne pas manquer. Pour les seconds, c’est l’occasion de tenter sa chance. Le phénomène touche toutes les tranches d’âge, tous les publics. » (. ) (source : lalsace.fr/Olivier Brégeard, repris par les casinos.org 13 juin 2025)

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La chance ça se travaille »

Laurence DEVILLERS pris dans la rigidité de la logique rationnelle des mathématiciens, s'étonne ensuite que la combinaison 1,2,3,4,5,6… (qui a autant de chance de sortir qu’une autre)  n'est jamais jouée. Toute l’intelligence du joueur, son intuition pré perceptive, son feeling ludique, son expérience du jeu,  est justement de ne pas choisir ce genre de combinaison improbable  qui n’a guère de chance de sortir  et qui de fait – à notre connaissance – n’est jamais sortie dans les différentes loteries de la FDJ : loto , Kéno, à euro million…. même si parfois on s'en approche. Ainsi en Suisse un joueur est devenu millionnaire "en jouant une série improbable de numéros au Loto : 4, 28, 29, 30, 31, 32" (20 Minutes 18/11/2022 ) Par contre, le joueur n’hésitera pas parfois à jouer uniquement des numéros pairs ou  impairs, car il est toujours à l’affut de solutions pour réduire l’aléa, même s’il sait que ce n’est pas une science exacte et qu’il lui faudra en plus, de la chance pour gagner. Mais comme me l’a confié un joueur : «  la chance…. ça se travaille »
Laurence DEVILLERS met en garde « l’IA ne permet pas  de résoudre tous les problèmes, ni de lire l’avenir » Elle a raison, à fortiori sur des jeux  basés sur le hasard. Mais l’IA peut être une extension technologique sur ce que faisait déjà de nombreux joueurs : travailler sur le passé du jeu, l’historique des tirages. Car plus vous avez d’informations sur cette histoire récente ou très ancienne, plus vous pouvez peaufiner votre stratégie, améliorer vos résultats.
Il en va de même pour d'autres jeux d’argent que les loteries. Si de nombreux turfistes font leur papier pendant des heures ; si les parieurs sportifs observent la forme de l’équipe qu’ils soutiennent, son palmarès ;  si le joueur de roulette note les derniers numéros sortis, les statistiques des sorties binaires (noir/rouge; paire/impaire.... ) avant sur des petites fiches que les casinos fournissaient, désormais sur un tableau électronique ; si le joueur de bandits manchot regarde : l’historique de sa machine à sous, si elle est « bien pleine » ( elle doit ensuite accoucher des trésors qu’elle contient) , si elle n’a pas « donné » depuis longtemps, son taux de redistribution… c'est pour avoir plus d'information pour jouer. Car il sait  qu'au dernier moment avant de jouer , c'est lui qui devra prendre la décision pour miser sur tel ou tel numéro à la roulette ; de jouer « gagnant » ou « placé » sur tel cheval ; de miser la mise « maxi » au bon moment sur sa liberty bells ( synonyme de machines à sous)  pour être certain de remporter le jackpot  qui ne tombe justement que si le joueur a joué la somme maxi.
De la même manière plus vous jouez souvent , plus vous jouez gros, plus vous avez de chance de gagner mais aussi de vous ruiner ou d’amputer sérieusement vos économies. Ce qui n’empêche qu’un joueur qui joue très rarement, peut décrocher le pactole en mettant juste 2 euros dans une machine à sous. C'est déjà arrivé au casino de Deauville et il y a régulièrement des joueurs néophytes, des joueurs  très occasionnels qui gagnent ainsi en misant très peu. Mais généralement le plus souvent, ce sont les « gros » joueurs qui gagnent « gros » ou de confortables jackpots; ce sont les joueurs « réguliers » , les joueurs calculateurs qui gagnent « régulièrement » de coquettes sommes. Cela concerne les joueurs mais aussi les boursicoteurs qui « jouent » sur les marchés financiers.

Le joueur et le trader des haruspices modernes ?

Il y a en effet de nombreuses ressemblances entre le joueur et le trader. Ils cherchent tous deux des informations dans la mémoire du jeu, l'historique d'une action, l'histoire d'une société. Ces renseignements  permettent de mieux jouer, de boursicoter de manière plus rationnelle. Si le joueur scrute la mémoire du jeu, si l'adepte du CAC 40 fouille dans les entrailles de la bourse, étudie l’historique de telle ou telle action, analyse sa courbe statistique (analyse graphique) c’est pour avoir plus d’information que le néophyte. Il prend le jeu au sérieux, sait que cette connaissance va lui permettre de mieux jouer, d’investir à bon escient. Le célèbre boursicoteur Warren BUFFERT  (sa société BERSHIRE HATHAWAY 8° capitalisation mondiale* pèse 1160 milliards de $ + 350 milliards de $ de cash) qui vient de tirer sa référence à 94 ans ( 15) n'est pas devenu milliardaire par hasard.   Outre une bonne dose de bons sens, de prudence, de patience, de sagesse, d'intuition spéculative, de patience (il a commencé à investir en 1965)"l'oracle d'Omaha" avant d'investir,  analysait longuement l'historique et le bilan des entreprises  sur lesquelles il investissait.

*Les dix premières capitalisation mondiale à la bourse de Wall Street

• Microsoft : 3240 milliards de $
• Apple : 3080
• Nvidia : 2790
• Amazon : 2020
• Alphabet : 2000
• Aramco : 1650
• Méta : 1500
• BERSHIRE HATHAWAY : 1160
• Broadcom : 957
• Tesla : 924

L’homme s’est toujours penché sur son passé pour regarder l’avenir. Signe d’intelligence. Il  a toujours le regard en arrière pour préparer le futur, les coups à venir.  Ainsi le joueur n'est jamais définitivement perdant, il est toujours sur le coup suivant . Joueur et boursicoteur sont des haruspices modernes qui renouent avec des temps anciens. Sous l’antiquité romaine, l’haruspice était un Devin qui examinait les entrailles des victimes pour en tirer des présages. Mais il y a une double illusion dans laquelle le joueur et le boursicoteur ne doivent pas tomber :  la croyance "que tout est dans le germe" et "qu'il n'y a que des signes blancs". Le gambler et le trader doivent donc rester lucides. Même bien informés sur l'histoire du jeu, l'historique des marchés financiers, le passé d'une action, ils savent :

• qu'il y a parfois des signes noirs  - événements qui ne devaient jamais arrivés mais se produisent quand même –
• que l'histoire ne se répète pas mais balbutie

Au final sur l'IA et jeux d'argent prudence. Si elle ne trouvera jamais les bons numéros du loto, elle peut aider à la décision. Reste à savoir si un jour les autorités de régulation des marchés ludiques et financiers ( AMF , ANJ) ne considéreront pas que les informations  privilégiées  qu'elle fournit en matière de jeux de hasard,  ne constitue pas des délits d'initiés

Conclusion :

Au-delà des jeux d’argent  plus globalement - malgré la ruée actuelle vers  l'IA véritable furia - difficile de prévoir ce que nous réserve l'intelligence articielle. Sera-telle un jour capable de faire mieux que l’homme, et même de le remplacer, ou constitue-t-elle peu ou prou une baudruche, qui se dégonflera quand les investisseurs feront le bilan de la rentabilité des milliards investis ?

Certes d’un côté des entreprises  (DUOLINGO, SHOPIFY)remplacent déjà leurs salariés par l’IA » (16 ) Rêve cauchemar (?) futuriste mis en scène dernièrement dans les Échos par une sublime photo digne de la guerre des étoiles, ou l'on voit un alignement de robots blancs bleus humanoïdes,  tapant sur des ordinateurs bleus blancs. Image fascinante, envoutante dont il est difficile de dire cependant si elle ne relève pas d'un pur esthétisme  de science-fiction.

Mais d'un autre coté :

• Le prix Nobel d'économie. Daron ACEMOGLU  précise " que moins de 5% des taches des travailleurs américains seraient impactés par l'IA" ( 17)
• Et l’on apprend que "le champion français des robots ALDEBARAN est placé en liquidation judiciaire ( 18) : " le fabriquant des humanoïdes NAO  et PEPPER  s’était fait connaitre grâce à son petit robot  en 2006, on l'avait vu plaisanter avec Emmanuel  MACRON, discuter avec la reine d’Angleterre et câliner François HOLLANDE"

Et surtout contre toute attente des stars de la Tech (Gary MARCUS, scientifique, écrivain;  Mary MEEKER analyste, ex Morgan Stanley;  Luc JULIA  ingénieur français père de l'assistant vocal SIRI)  viennent de jeter un gros pavé dans la marre en « jetant un doute sur l'avenir d'OPEN IA" (19 ) ( la société de Sam ALTMAN qui a mis au point ChatGPT )  soulignant :

• « que la société de Sam ALTMAN perd de l'argent
• que les grands modèles de langage de l'IA sont intrinsèquement défectueux , ne tiendront jamais leur promesse
• qu'il y a une concurrence croissante de modèles nationaux moins chers, plus petits, moins énergétivore
• que  les grandes sociétés de l'IA  qui ont un CA collectif annualisé de 12 milliards de $..... ont levé 95 milliards de $ sur les marchés pour y parvenir !! »

Interroger le hasard c'est interroger Dieu :
L’IA générale : ultime rêve prométhéen ?(20 )

Et pour l'avenir (la création d'une IA générale nommée AGI : artificiel général intelligence) capable de faire mieux que les humains comme l'espère Open IA. Certains comme Luc JULIA directeur scientifique de RENAULT se montrent encore plus  sceptique : "l'AGI c'est DIEU, dire que l'IA peut avoir une conscience, c'est clairement avoir pété une durite, si certains dans la Silicon Valley croit sincèrement à ce mensonge d'autres comme Sam ALTMAN sont des cyniques qui cherchent avant tout à lever régulièrement des dizaines de milliards de $ , c'est vital pour eux ., quand on sait qu'Open AI va perdre 1 milliard de dollars par mois en 2025 " (21)

Mais malgré ces critiques et ce scepticisme  sans doute salvateur, il ne faut pas faire l'autruche. Même « si l'impact de l'IA reste encore difficile à évaluer" il y a bien « un effet GPT comme il y a un effet Google", précise Etienne GRASS, directeur de Capgemini : "Il faut déjà changer de grille d'analyse (…) la propension, que vous avons à utiliser internet comme une expansion digitale de notre cerveau est démultiplié. Cet effet GPT reste à appréhender" (22 ) ", y compris comme nous venons de le voir dans le domaine des jeux d'argent et des loteries.
Ce qui n'empêchera pas  sans doute pendant  longtemps de nombreux joueurs de loto, de continuer à remplir "leur grille » de manière traditionnelle, en cochant des croix sur des bulletins papiers dans les points de vente de la FDJ, qui sont devenus des espaces de jeu à part entière à forte socialité.  Actuellement sur un petit appareil installer par la FDJ permettant au joueur de vérifier s'il a gagné, un double slogan indique : " ici nous avons fait gagné vos rêves", " faites gagnez vos rêves". Une photo couleur qui fait la part belle à la diversité, montre trois personnes souriantes et joyeuses dont une a le point serré, indiquant qu'elle vient de gagner au Loto… sans utiliser ChatGPT ?

Épilogue : Un site a interrogé ChatGPT pour gagner au loto : résultat :  «  il n’y a pas de quoi «  fouetter un chat !

Un site (23) a interrogé l’intelligence artificielle pour l'aider à jouer au loto. Il a  adressé à ChatGPT  la requête suivante : « Donne-moi 5 astuces pour gagner de grosses sommes au Loto ». Voilà les 5 conseils donnés permettant « d’augmenter les chances de gagner".

• Évitez les suites évidentes (1, 2, 3, 4, 5),
• Jouer en groupe : cela permet d’acheter plus de tickets tout en répartissant le coût, cela augmente les chances de gagner.
• Jouer régulièrement : la fréquence de participation peut augmenter les chances de gains cumulés, même si chaque participation reste indépendante en termes de probabilité.
•  Évitez de jouer les mêmes numéros à chaque fois, changer de combinaisons permet de couvrir un plus large éventail de possibilités, surtout si les numéros sont choisis de manière aléatoire.
• Suivre les statistiques. Analyser les tirages précédents peut aider à identifier les numéros qui apparaissent fréquemment, bien que cela ne garantisse en aucun cas des résultats futurs.
• Mais visiblement ChatGPT a effectué un stage à l’ANJ avec Isabelle FALQUE PIERROTIN. Il précise pour conclure : «  il est crucial de jouer de manière responsable en fixant un budget, les jeux de hasard comportent toujours un risque de perte financière. »

On se rend compte……  «  qu’il n’y a pas de quoi «  fouetter un chat « (SIC) et que les joueurs doués d’une IN ( intelligence naturelle)   ont anticipé depuis belle lurette, ces conseils de bon sens provenant de l’IA .