Si le confinement a fait le malheur des casinos terrestres ou encore des opérateurs de paris sportifs agréés, il a fait le bonheur de leurs pendants en ligne, qui, malgré leur interdiction, ont continué de se multiplier. L’autorité nationale des jeux (ANJ), qui a fait de la lutte contre les sites illégaux une priorité, souhaite obtenir un pouvoir de sanction administratif qui lui permettrait d’agir plus vite en évitant la case justice.
Interdits et pourtant à une portée de clic : les sites de jeu en ligne illégaux sont de plus en plus nombreux. Selon une étude en cours menée pour le compte du syndicat de casinos traditionnels Casinos de France et l'AFJEL (Association Française du Jeu En Ligne), plus de 1000 sites, dont plus de 200 sur lesquels il est possible d’ouvrir un compte, seraient accessibles depuis la France. Un chiffre important qui inquiète l’ANJ, qui a fait de la lutte contre l’offre illégale une priorité de son plan stratégique 2021-2023. « Il y a eu un développement du jeu en ligne avec la crise sanitaire qui s'est accompagné d'un développement du jeu illégal. A un moment donné, lors du premier confinement, l'offre légale sur Internet s'était fortement réduite, avec notamment le quasi-arrêt des paris sportifs, faute de compétitions », a indiqué aux Échos Isabelle Falque-Pierrotin, présidente de l’ANJ.
En effet, avant le début de la crise sanitaire liée à la pandémie de Covid-19, on estimait entre 300.000 et 700.000 le nombre de joueurs français qui se rendaient sur des sites illégaux. Un chiffre sous-estimé si l’on en croit l’étude réalisée en ligne en mai 2020 par Harris Interactive en mai 2020 pour le compte de certains opérateurs. Selon cette dernière, « 4% des personnes interrogées déclaraient avoir joué sur un site de casino en ligne avant le confinement, soit un total de 1,4 million ou encore 13 % des joueurs en ligne. Et 6 % des Français interrogés laissaient entendre vouloir y jouer après le confinement, soit 2,2 millions de joueurs. En conséquence, le marché des casinos en ligne pourrait être estimé entre 711 millions et 1,1 milliard d'euros en termes de produit brut des jeux », comme le révèle le quotidien.
Pourtant, la France n’est pas inactive en matière de lutte contre le fléau de l’offre illégale. L’an dernier, 141 sites ont été sanctionnés dont 60 bloqués, contre 127 en 2019. Aujourd’hui, l’ANJ plaide pour l’octroi d’une capacité de blocage administrative, comme l’ont la plupart de ses homologues. Et communiquer davantage avec le soutien des moteurs de recherche et des réseaux sociaux sur le caractère illégal de ces sites.
Source : Les Échos