Les « loots boxes », récompenses virtuelles pouvant être obtenues contre de l’argent dans des jeux vidéo, ne font pas l’unanimité. Loin de là. Elles ont même fait débat pour la première fois au Parlement européen le 27 octobre dernier.
Les eurodéputés membres de la Commission du marché intérieur et de la protection des consommateurs (IMCO) se sont intéressés aux « loots boxes » en s’appuyant sur l’étude intitulée « ’’Les loot boxes’’ dans les jeux en ligne et leurs effets sur les consommateurs, en particulier sur les plus jeunes ». Cette étude de 56 pages fait la lumière sur les travers de ces coffres au contenu aléatoire aussi lucratives pour les éditeurs de jeux vidéo que potentiellement addictives pour les joueurs. Selon Annette Cerulli-Harms de l’Institut ConPolicy, co-auteur de l’étude, « les ’’loots’’ boxes, qu’il s’agisse de codes permettant d’accéder à un niveau supérieur, de costumes pour habiller un personnage et se démarquer des autres joueurs ou d’armes et autres accessoires qui améliorent les performances, manquent parfois de transparence » et pourraient « causer des problèmes psychologiques comme financiers » car « parfois, certains joueurs ne savent pas vraiment ce qu’ils achètent et ce qu’ils vont obtenir ». Ainsi, certains y consacrent des sommes inconsidérées. De leur côté, les 6-15 ans, qui sont près de deux tiers à jouer à des jeux vidéo, sont encore plus vulnérables. Au vu de constat, l’Union Européenne pourrait essayer de mieux les encadrer dans un souci de mieux protéger les consommateurs. Les ’’loot boxes’’ sont extrêmement répandues, on les trouve dans la plupart des jeux qui sont lancés aujourd’hui, alors qu’il y a vingt ans, cette problématique n’existait pas, souligne de son côté David Zendle, chercheur au sein du département des sciences informatiques de l’Université de York. Plus les gens dépensent dans les ’’loot boxes’’, plus ils tendent à avoir des problèmes d’argent en général ».
Si à ce jour, seuls la Belgique, les Pays-Bas et la Slovaquie considèrent ces coffres comme des jeux de hasard, l’Union Européenne pourrait bien se pencher davantage sur la question à l’avenir.
Source : La Croix