Les députés Olga Givernet et Régis Juanico, mandatés par le Comité d’évaluation et de contrôle des politiques publiques (CEC) pour évaluer les jeux d’argent et de hasard ont mis en garde sur les questions de santé et d'ordre public en cas d'entrée d'investisseurs privés au sein du capital de la Française des Jeux (FDJ).
« Cette opération devra être précédée d’une réflexion approfondie sur les moyens de rendre compatible un actionnariat privé sur les obligations et les missions de service public », ont indiqué les deux députés dans un rapport, auquel ont eu accès nos confrères du quotidien Libération. « Si l’actionnariat public dominant actuel de la FDJ peut conduire à une certaine autolimitation, notamment dans la recherche de nouveaux jeux favorisant l’addiction, il n’en ira peut-être pas de même avec des actionnaires privés, davantage axés sur la maximisation de la rentabilité de l’entreprise », peut-on lire dans le rapport. « C’est un sujet de santé et d’ordre public. Un investisseur privé va vouloir un retour sur investissement, ce qui est contradictoire avec les orientations stratégiques de la FDJ », a indiqué Régis Juanico à Libération.
Les deux députés préconisent de s’appuyer sur « un régulateur puissant, indépendant de l’expertise de l’entreprise et parfaitement informé des interactions entre le marché en dur et le marché en ligne », et de « confier à une autorité administrative unique l’ensemble de la régulation des jeux d’argent », à savoir l’Autorité de régulation des jeux en ligne (ARJEL), dont le périmètre d’action serait étendu aux jeux en dur. Enfin, ils ont demandé à l’exécutif des garanties sur « la préservation de l’apport important de la FDJ à l’intérêt général, que ce soit sous forme de recettes fiscales (3,3 milliards d‘euros au budget de l’Etat), à l’emploi (52.000 emplois en France) ou au financement du sport. Pour mémoire, l’entreprise consacre actuellement 251 millions d’euros au Centre National du Développement du Sport.
Avec Libération