L'histoire du Brag

Dans ce nouvel article, nous vous proposons de découvrir l'histoire du Brag, un jeu de cartes d'origine britannique qui figure parmi les potentiels ancêtres du Poker...

L'un des premiers jeux de bluff !

Selon les experts, le Brag tire son origine du "Post and Pare". Très populaire dans l'ouest de l'Angleterre au 16ème et au 17ème siècle, celui-ci est lui-même inspiré du jeu de cartes italien "Primero" et d'un jeu de taverne anglais nommé "Putt", tous deux inventés au début des années 1500.

Comme eux, le Brag est basé sur le "bluff". Cette technique permet à un joueur possédant une main plus faible que ses adversaires de gagner une partie en leur faisant croire que sa main est plus forte.

La première mention écrite des règles du Brag date de 1721. Elle apparait dans la 4ème édition de "The Compleat Gamester", l'un des plus anciens ouvrages britanniques dédiés aux jeux de hasard rédigé par l'écrivain anglais Charles Cotton (1630-1687).

Le Brag y est décrit comme "un jeu ingénieux et plaisant" de 52 cartes qui comporte trois mises Ante, une pour chaque phase de jeu. Trois cartes sont distribuées à chaque joueur. La dernière carte est retournée de manière à ce qu'elle soit visible. Les phases du jeu sont au nombre de trois : "Best Card" ("Meilleure Carte"), "Bragging" ("Fanfaronnade") et "Thirty One" ("Trente et Un"). Le Brag comporte également une innovation importante par rapport au "Post and Pair" dont il s'inspire : l'introduction de jokers baptisés "Braggers".

Variantes et arrivée aux USA

Parallèlement à cette version initiale à trois enjeux, Edmond Hoyle (1672-1769) évoque dans son ouvrage "A Treatise on Brag" (1751) une première variante du Brag. Le spécialiste des jeux anglais décrit cette dernière comme un jeu comportant seulement 32 cartes et une seule phase, celle du "Bragging". Il faudra attendre 1860 pour que les règles des deux versions du jeu soient publiées dans un seul livre de Robert Hardie intitulé "Hoyle Made Familiar".

Le Brag finit par être importé aux États-Unis à la fin du 18ème siècle, juste après la période coloniale. La première mention américaine du jeu apparaît en 1825 dans le livre "Hoyle's Games Improved". Il s'agit en réalité d'une nouvelle variante basée, elle aussi, exclusivement sur la troisième phase du Brag originel. Certains experts affirment que c'est cette version qui aurait donné naissance au Poker...

Dans tous les cas, ce Brag modifié se répand dans tous les saloons durant la conquête de l'Ouest (1865-1890). Il est ensuite intégré progressivement dans l'offre de jeux des casinos nord-américains...

Le Brag au 20ème et au 21ème siècle

Une enquête réalisée en 1981 par le fabricant anglais de jeux de société Waddingtons révèle que le Brag est positionné à la 4ème place des jeux de cartes les plus populaires de la Grande-Bretagne.

En 1992, l'historien du jeu David Parlett affirme dans son ouvrage "Oxford A-Z of Card Games" que la forme classique à trois enjeux du Brag n'est plus pratiquée au Royaume-Uni.

Moins populaire qu'autrefois, le Brag continue cependant d'être joué aujourd'hui sous sa forme moderne baptisée "Three Cards Brag".

Au cinéma, on le retrouve comme élément central du film "Arnaques, Crimes et Botanique" ("Lock, Stock and Two Smoking Barrels"). Dans ce long métrage de Guy Ritchie sorti en 1998, un joueur de Brag nommé Eddie se retrouve endetté jusqu'au cou avec ses amis après avoir perdu une partie contre un gangster de Londres.

Le Brag est également présent sur Internet. Il a par exemple fait l'objet d'une adaptation virtuelle nommée "3 Card Brag" qui est éditée par Skywind Group et notamment disponible sur le casino en ligne Swiss4Win.